Du patriotisme aux nationalismes, 1700-1848
Une relecture et une interrogation de sources d'origines diverses, ont conduit historiens, politologues, juristes, spécialistes de science politique et de littérature à analyser dans une chronologie fine l'émergence du concept de nation et de celui de patrie, en France, en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord. Ils s'interrogent sur le sens, les utilisations, les mutations de ces mots et de ces symboles. Le patriotisme anglais s'enracine au XVIIIe siècle dans un épisode de la vie politique interne, l'alliance conjoncturelle entre Whigs et Tories, ancêtres des Libéraux et des Conservateurs. Un sentiment patriotique français est repérable dès l'Ancien Régime, en 1782, par le succès de la souscription publique ouverte à l'initiative du pouvoir royal afin de réparer les pertes navales subies par la flotte dans les Antilles. La diffusion de la Déclaration d'indépendance américaine de 1776, affichée, proclamée, déclamée, lue en public, joue un rôle symbolique essentiel dans la fondation de la nation américainE Enfin, la pensée politique des XIXe et XXe siècles se nourrit des débats de la Révolution française. Les chercheurs réunis ici montrent la construction des concepts d'Etat, de nation, de patrie, de citoyen, de liberté, de république, de démocratie, héritage constituant un de enjeux majeurs du débat politique et culturel du monde occidental d'aujourd'hui. Cet ouvrage est issu de deux colloques tenus en France en novembre 1999 et aux Etats-Unis en octobre 2000. Ces deux rencontres ont été organisées conjointement par l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, l'Institut universitaire de France et l'Université d'état de l'Ohio de Colombus. Ce volume rassemble treize communications.