Avis sur le livre : Annette
Un sentiment mêlé vous envahit dès les premières pages, à l’instar du brouillard qui enveloppe les lieux, une petite maison isolée au bord de la mer. Sensation de douce fragilité. Quel est donc cet endroit où vivent une petite fille et son père qui s’apprête à partir pour la pêche ? A quelle époque se situe cette histoire dont l’héroïne porte un prénom un peu désuet, Annette ? Bientôt la barque de son père disparaît dans la brume, « comme un sucre dans un nuage de lait », et la petite fille se retrouve seule dans la maison dont les objets familiers paraissent soudain vidés de toute chaleur. L’ennui s’installe et bientôt l’inquiétude. Le temps passe, le silence s’épaissit. La tranquillité apparente des illustrations au crayon, la simplicité rassurante du texte contrastent avec l’angoisse de la petite fille qui ne cesse de monter, jusqu’au dénouement heureux. Et c’est dans cette tension que ce bel album trouve toute sa force. Quels que soient l’époque ou le lieu, les peurs de l’enfance sont universelles, et les gamins se sentiront sans doute très proches de la petite Annette.
Source : Michel Abescat, Télérama