Avis sur le livre : La capitale
L’histoire commence sur le mode de l’enquête policière, par l’assassinat d’un homme à l’Hôtel Atlas de Bruxelles, tandis que les rues de la ville sont bizarrement parcourues par un cochon en liberté, au grand effroi des passants. Mais l’enquête menée par l’obèse commissaire Emile Brunfaut, vite déchargé, tourne court, et son fin mot – un commando de tueurs polonais stipendié par le Vatican – a surtout l’air d’une parodie de Da Vinci Code (JC Lattès, 2004). Elle n’est en réalité qu’un prétexte pour décrire le milieu des fonctionnaires européens que Robert Menasse a fréquenté quelques années dans la capitale belge. Sa verve parvient à humaniser contre toute attente un univers peuplé d’experts, de bureaucrates et de lobbyistes, sans renoncer aux traditions, particulièrement développées dans la littérature autrichienne, du grotesque et de la satire mordante.
Nicolas Weill, Le Monde