Avis sur le livre : Un tramway long comme la vie
En 1974, Vladimir Maramzine est arrêté à Leningrad pour activités dissidentes et condamné. Il finit par s’exiler en Occident. Prosateur inclassable, il est l’auteur de récits oscillant entre la nouvelle et le sketch, tous centrés sur la Russie, même lorsque l’action se passe en France, où Maramzine réside depuis quarante ans. Dans ces nouvelles, le monde qu’il dépeint est d’une grande ambivalence, renvoyant à l’Union soviétique haïe et à la Russie de sa jeunesse (il est né en 1934). Maramzine fait ainsi mentir l’adage russe selon lequel « on n’emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers ». Dans ce deuxième livre traduit – après son Moi, avec une gifle à la main (Lunau Ascot, 1982) – lui a emporté la sienne à la pointe de son stylo.
Elena Balzamo, Le Monde des Livres