Avis sur le livre : Notre monde mort
Une étudiante, surveillée et surprotégée par sa mère, déclenche la destruction du monde, façon Sodome et Gomorrhe, quand elle tombe sur un garçon peu respectueux. Un exploitant agricole voit son quotidien vaciller lorsqu’un jeune Indien à son service, qui dit communiquer avec l’au-delà, est mortellement blessé sur son domaine. Une trafiquante, femme fatale, disparaît lors d’un voyage à Paris, où sévit un cannibale. Nouvelle voix prometteuse de la littérature latino-américaine, la Bolivienne Liliana Colanzi s’inscrit, avec ces huit nouvelles, dans ce que l’on a appelé la « science-fiction ancestrale » : un genre qui, loin de l’onirisme du réalisme magique et sans verser dans la science-fiction à proprement parler, prend le parti de l’étrangeté inquiétante, du surnaturel teinté d’épouvante, voire du gore. Comme la Mexicaine Guadalupe Nettel et l’Argentine Samanta Schweblin, Liliana Colanzi affirme une voix singulière dans ces histoires où les légendes amazoniennes fécondent une imagination sans limites.
Ar S., Le Monde