L'Ancien Régime 1610-1770
Au lendemain de l'assassinat d'Henri IV (le 14 mai 1610), Marie de Médicis, mère du futur Louis XIII, devient régente du royaume de France. Sa façon d'agir prolonge jusqu'à un certain point, celle du souverain disparu. Bientôt viendra, dès 1628, l'ère dite de " l'absolutisme ", où le réseau politique tout entier semble, à tort ou à raison, se concentrer dans la personne du " cardinal-ministre ", puis du monarque. Un tel système atteint son apogée sous l'égide de Richelieu et plus encore de Louis XIV. Efficace et souple, brillant même, ce mode de gouvernance se révèle pourtant coûteux, ultra-belliqueux. À la veille du décès de Louis XIV, en 1715, la France, devenue plus puissante que jamais, connaît néanmoins de grandes difficultés de simple subsistance ; voire des famines momentanées, flanquées d'épidémies violentes. Sous la régence de Philippe d'Orléans et le règne de Louis XV, le modèle dominant présente des signes incontestables " d'ouverture " en termes économiques religieux, diplomatiques. C'est un absolutisme " bien tempéré " : il finira pourtant par s'éroder, s'user tant et plus. Louis XV meurt en 1774 dans l'impopularité finale. Le règne de Louis XVI correspond à l'ouverture extrême du système, c'est-à-dire à sa destruction. Emmanuel Le Roy Ladurie raconte la splendeur et la chute d'une structure politique fondée sur la légitimité aristocratique et héréditaire, l'" Ancien Régime ". Elle s'effondre à partir de 1789 pour être remplacée ensuite, dans la longue durée des années 1790-1880, par un modèle nouveau, démocratique ou du moins représentatif : le nôtre.