Un destin philosophique : Ou Les pièges de la croyance
Dans cet ouvrage, Jean-Toussaint Desanti retrace, en réponse à un questionnement de Maurice Clavel, ce que fut son parcours philosophique et politique, au carrefour des réflexions phénoménologiques de Husserl puis de Merleau-Ponty, de la réflexion sur le statut des mathématiques (qui ne sont, disait-il, " ni du ciel, ni de la terre ") et l'engagement politique. Avec une grande clarté, il y procède parfois à des rapprochements surprenants, mais éclairants, comme celui qui le conduit à voir dans la conception communiste du parti politique l'équivalent de ce qu'est dans la philosophie de la connaissance l'idée du sujet transcendantal. Il élucide ainsi avec rigueur la part de croyance qui nous accompagne dans nos engagements, et qui fonde à la fois nos convictions, nos vérités et nos illusions.
C'est en 1979 que Maurice Clavel adressait à Jean Toussaint Desanti les deux lettres qui sont à l'origine de ce livre. Il l'y pressait de répondre à un certain nombre de questions touchant à son "matérialisme", à ses "convictions", à sa conception du monde. Si cette réponse, précisait-il, devait prendre "deux ou trois cents pages", il serait "extrêmement heureux de se taire et de l'écouter pendant tout ce temps". Ces deux ou trois cents pages les voici. Dialogue interrompu, par-delà la mort. Monologue désormais, sur les grands problèmes de notre civilisation. Où on verra pourquoi Un destin philosophique n'est pas affaire d'abstraction ni de pure spéculation : et comment ce qui s'y joue a rapport à la vie, à ce corps précaire et mortel, à la violence de la société corse natale ou à un engagement de résistance aux heures les plus sombres de notre histoire.