Bloc-notes, tome 4 : 1965-1967
"Rien ne peut faire que je ne sois d'un autre temps, mais j'assiste à celui-ci qui nous donne par ses techniques la possibilité de se faire voir à ceux qui n'y participent pas. Quand j'étais enfant, un vieillard ne savait rien de ce qui se passait à quelques mètres de son fauteuil. Aujourd'hui, la télévision et la radio me rendent plus familier qu'il ne me l'était dans ma jeunesse le monde du sport par exemple [...] Je demeure donc présent à ce monde auquel pourtant je n'appartiens plus. C'est cette contradiction qui rend l'état de vieillard aujourd'hui si différent de ce qu'il fut. Il n'ignore rien d'une vie à laquelle il n'a plus aucune part. En quoi d'ailleurs il rejoint les vingt millions de Français de tout âge et de toute condition qui, à partir de huit heures du soir, sont tout yeux et tout oreilles."