Sicile

"Il n'y a pas que les orangers et la Mafia en Sicile", "En Sicile, les vacances, c'est aussi la culture", proclame l'Office du tourisme italien. Que l'on recherche la mer et le soleil ou les émotions singulières que procurent les îles ("Toutes les îles sont fatales", selon l'écrivain sicilien Gesualdo Bufalino), la Sicile offre toujours plus qu'on n'en attend. De Cicéron à Alexandre Dumas, on y va sur les traces d'Ulysse, Démoclès ou Archimède. De Goethe à Dominique Fernandez, on se ressource à l'art grec ou baroque, tandis que les amoureux de Visconti et de Lampedusa suivent la piste du Guépard. Neiges éternelles et feux sporadiques de l'Etna symbolisent assez bien ce pays où s'opposent la douceur des eaux et l'âpreté des montagnes, la fraîcheur des subtiles cassates et la violente amertume de la Mafia, le parfum des orangers et l'odeur suffocante des soufrières. Parcours linéaires ou voyages en zigzag, la Sicile marie les extrêmes avec un art consommé : entre Europe et Afrique, elle a de tout temps séduit ses envahisseurs. Ici l'empreinte de leur passage est parfois effacée par les tremblements de terre, mais leurs traditions survivent toujours et partout dans les fêtes laïques ou religieuses, dans l'artisanat, la cuisine, les gestes, les superstitions, les légendes et les rites qui ne sont ni vulgaire folklore ni pâles survivances, mais tenace quotidienneté.