Peinture avec pistolet
Un helvétique arrière-plan sur lequel, voilà qui est étrange, pleuvent bombes et boulets rouges ; un personnage idéaliste et râleur, plus français que nature, qui tire sur tout ce qui bouge ; un zeste de cet humour qu'on dit juif faisant hélas plutôt long feu que mouche ; la poudre et les balles chères à l'enfant grec du poème. Les familiers de l'auteur auront reconnu là quelques-uns des thèmes et fantasmes propres à celui-ci. Somme toute, si l'on mélange ce qui précède, Peinture avec pistolet est un roman de formation et d'imagination dont les péripéties, passablement contrefaites, sont peut-être bien autobiographiques, un roman de guerre aussi, et historique (1944 - 1991), d'où le narrateur ressort à peine égratigné et l'Histoire amputée de sa majuscule, une sorte de nature morte, enfin, qui éprouve comme un léger frisson à l'idée qu'elle est en train de redevenir un paysage d'avenir.