L'Homme de la passerelle - Prix du Premier Roman 1992
Il est si doux de mentir. Cela 'évite tant de questions, tant de tracas. Pas d'explication à donner, pas de secret à dévoiler. La narratrice a adopté cette règle dès son plus jeune âge. A ses parents qui lui reprochent de perdre son temps à tout répertorier dans des petits carnets, elle raconte qu'elle prépare une pièce de théâtre pour son lycée. Comme ils ne la croient pas, elle l'écrit pour de bon, en deux mois. Et ils la croient. Elle a grandi. Elle passe aujourd'hui des heures à la fenêtre de sa chambre du prieuré, où elle s'est réfugiée depuis plusieurs mois. Des heures à guetter les allées et venues d'un homme sur une passerelle. Pourvu que personne ne lui demande jamais pourquoi elle demeure ainsi immobile. Surtout pas lui, pas l'homme de la passerelle qu'elle commence à aimer. Elle serait capable de lui répondre n'importe quoi. Qu'elle est paralysée. Il serait capable de la croire. Et de l'aimer.