Fragiles
"Fragiles" est dans la continuité des précédents livres de Philippe Delerme. Simplicité, émotion, fragilité(s). Les pastels de sa femme Martine viennent en contrepoint léger des textes de Philippe. Petites touches sensibles et sensuelles qui exhalent le plaisir discret des mots et l'affleurement des sensations.
C'est d'abord une histoire de regards. Le regard de Martine sur les choses de la vie. Le regard de Philippe sur les images de Martine. C'est sans doute aussi une histoire d'amour - cela ne nous concerne pas. Ce qui est sûr, c'est que c'est aussi une histoire d'amitié. Puis, avant d'être confiés au lecteur, les mots, les images, «les abandonner au temps».
Pendant «longtemps, rien ne semble changer». «On ne sait pas ce qu'on attend» : heureusement, «la courbe du temps» n'épouse pas «la courbe de la terre».
«Surtout ne rien précipiter.» Se taire parfois. Comme Philippe, devant cette petite fille, enturbannée de rouge, qui avance à contre-vent, à contre-peine, les yeux fixés là-bas ; vers cet ailleurs où, peut-être, «une aube se prépare».
Nicole Maymat