La Montée des incertitudes. Travail, protections, statut de l'individu
Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très profonds. Elles bouleversent l'identité des individus et fragilisent la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions, l'État social ? Réforme libérale ou réforme de gauche ? Comme toujours, dans ses analyses et ses réflexions sur la question sociale, Pierre Castel allie limpidité et acuité du regard. Il montre d'abord les multiples conséquences des transformations du travail, ou de la centralité du travail : pour la vie des individus livrés à l'exclusion et à la désaffiliation, pour la vie collective, pour la classe ouvrière et les rapports de classe, pour la propriété sociale. En un mot : pour la création et le renforcement de l'insécurité sociale. Ce constat oblige à reconfigurer la protection sociale, reconfiguration qui à son tour contraint l'État à redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit, forcément intervient le politique. Mais dans quel sens ? Les solutions sont-elles dans le libéralisme sans entraves ou dans un réformisme de gauche ? Pourquoi choisir encore l' « État social » ? Faut-il le poursuivre par d'autres moyens ? En vérité, le parcours proposé par R. Castel s'apparente à un véritable « Traité du social », repensé et actualisé pour répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l'État social qui en est la conséquence.