Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous
Nouvelle édition mise à jour d’un pamphlet best-seller contre l’absurdité et l’arrogance du discours économique néo-libéral dominant dans certains médias, les institutions internationales et chez tous les gourous auto-proclamés économistes qui déversent chaque jour leurs « analyses » et prévisions. C’est un livre unique en son genre car, il associe les vertus d’un livre didactique et la vivacité d’une « lettre ouverte » traversée par un humour au vitriol.
Côté didactique, on y trouve explicité de façon lumineuse les impasses du modèle néoclassique, l’impossibilité des prévisions économiques, les crises financières récurrentes, les méfaits des interventions du FMI dans les pays en développement. Côté humour, il n’y a qu’à ouvrir le livre au hasard pour se faire une idée.
Mais cet humour grinçant fera rire jaune aussi. Car au fond ce livre pose aux économistes qui riront volontiers une question dérangeante : Pourquoi ont-ils laissé des imposteurs, des amateurs et autres pisse-copies faire main-basse sur leur science ?
« On a envie de comprendre, dit Maris. Pourquoi cette science économique, partie de si haut, de la philosophie et de la logique, de Ricardo, de Marshall, (…) est-elle descendue au niveau du brouhaha de réfectoire, avec quelques pions qui gueulent plus fort, comme si la physique des Foucault s’était abaissé au radotage des madames Irma contant l’avenir avec un pendule ? Comprendre pourquoi vous terrorisez autrui avec votre langage abscons ? (…) Êtes-vous vraiment dupes ? Êtes-vous des “salauds” sartriens, conscients de votre rôle, de votre ignorance, et du travestissement de votre ignorance ? De simples nigauds pour les uns, gardiens du mensonge, comme d’autres gardent des coffres ? Des Ponce Pilate qui pigent à la télé pour les autres ? Peut-être croyez-vous sincèrement à ce que vous dites ; franchement, pour vous, on espère que non. Peut-être la vie va-t-elle trop vite pour vous aussi, et êtes-vous obligés de cracher vos analyses comme d’autres animaux crachent leur lait à la trayeuse ou leur sève anémiée dans leur éditos quotidiens, par manie, radotage technique, parce que vous êtes à la chaîne de la communication, misérables travailleurs atomisés de l’information, parce qu’il faut vivre (…). Oui, retourner sa veste et vendre sa salade sont choses bien humaines. Mais trahir sa parole de clerc, de savant, de chercheur, de spécialiste, voilà qui est plus choquant. Voilà ce dont on va vous demander compte pour comprendre pourquoi le marché des “experts”, des “politiquement corrects” et des “gourous” est à la hausse. »
Un livre salubre pour l’esprit critique de tout citoyen et pour former celui des étudiants. Découvrir quelqu’un qui s’autorise à parler avec cette totale irrévérence à ses pairs, et cette complète insolence aux gourous patentés, libère quelque chose chez tous ceux qui se laissent impressionner par les discours de la faculté ou les rengaines éditorialistes avant même d’oser penser par euxmêmes. Pour cette raison, il restera comme un livre charnière qui a déclenché l’écriture de beaucoup d’autres économistes jusqu’alors silencieux dans le débat public. Le livre d’économie le plus drôle de la décennie.
Maris, c’est un peu du Keynes revisité par Desproges.