Poids léger
Antoine vit dans la banlieue d’une grande ville, près de la gare. Son regard se perd dans la grisaille qui l’entoure : un réseau de poteaux et de fils, des passagers anonymes qui se pressent sous la pluie. Sa vie ne tient pas à grand-chose : le deuil des autres comme travail (il est employé dans une entreprise de pompes funèbres), des souvenirs d’enfance (et surtout l’amour nostalgique pour sa soeur) qui donnent quelques couleurs de son existence, et la boxe pour exutoire de sa colère et de son malaise. Et être, un jour, enfin, un “gagnant”. En attendant la gloire incertaine du ring, il multiplie les échecs et les coups. Affectifs : il ne supporte pas le mariage de sa sœur, ne parvient pas à se faire accepter par la famille de Su, la jeune Chinoise dont il est amoureux. Professionnels : ses retards répétés finissent par le mener dans le bureau de son chef, qu’il menace d’un cutter. Sportifs : trop de cuites, pas assez d’entraînement lui font perdre pied, match après match. Il ne semble pas avoir la moindre prise sur son existence, tout le pousse à une fuite en avant qui va lui coûter cher : la liberté. Les personnages d’Olivier Adam ne s’interrogent pas, la trajectoire de leur vie ressemble à un assemblage chaotique de lignes brisées. L’auteur explore ici à nouveau ses thèmes de prédilection : la disparition, la fuite, les ruptures.