Charles et Camille
Le 10 août 1792, les émeutiers ont envahi les Tuileries. Un jeune officier français, Charles Castier, est blessé en tentant de défendre le roi. La fatalité romanesque et le sort de l’Histoire qui se joue, vont mettre Charles sur le devant de la scène – la scène immense de cette époque qui reste si pathétique en nous, si exaltante. Recueilli par l’ambassadeur de Venise à Paris, Charles rencontre Camille de Saint-Cergue, à peine sortie du couvent. Dans les salons feutrés et les intrigues des familles aristocratiques, une idylle va se nouer. Mais à Venise, où la famille Lisatti s’est repliée, Camille se lie avec Leonardo Moretto, jeune patricien épris d’absolu, anti-révolutionnaire, emporté et amoureux...
La fresque s’agrandit brusquement : Bonaparte est au pont d’Arcole, le temps est au lyrisme et à l’aventure. Devenus négociateurs, l’un au nom du Directoire, l’autre au nom de Venise, Charles et Leonardo symbolisent désormais les affrontements du romantisme naissant et d’un monde classique et déjà crépusculaire : Charles est lumineux et volontaire, Leonardo sombre et tout animé d’énergie malheureuse. Partagée jusqu’au drame, infiniment belle dans ses amours, Camille ressemble à Venise qui est au bord de l’effondrement, convoitée et respectée, battue en brèche par les coups de l’Histoire, s’abîmant dans un siècle qui n’en finit pas de disparaître.
Ce n’est pas seulement à une grande fresque diplomatique et guerrière que nous convie Frédéric Vitoux : le rideau de scène, constellé de couleurs, ne cache rien des passions amoureuses et du tumulte qu’elles mettent en chacun. L’histoire de Charles et de Camille sera convulsive et sensuelle.
"Un roman d'amour, de diplomatie, de guerre" (R. Lévesque), qui a Venise pour cadre et se déroule à la fin du 18e siècle (à partir de 1792). Venise, aux prises avec Bonaparte, est sans doute le "personnage" principal de ce roman à la fois "somptueux" et accessible.