Celui qui sait
Dans la lignée des Enfants de l'Arbat, de Rybakov, et d' Une Saga moscovite, d'Axionov, la grande saga d'Alexandra Marinina, Celui qui sait, décrit le passage brutal de la société soviétique à celle d'aujourd'hui à travers les destins croisés des locataires d'un appartement communautaire. Dans ce livre sans concessions, l'auteur pose un regard lucide sur les ratés et les dérives dangereuses de la Russie actuelle. Années 60 : Natacha Kasantsev, la future réalisatrice de télé, sa grande soeur Lioussia qui, elle, ne sera jamais qu'un écrivain raté, leurs parents, la bibliothécaire juive Bella Lvovna et son fils Marik, un couple d'ivrognes et un autre sans enfants, tous vivent dans un appartement " communautaire " de Moscou. Les temps sont durs et l'on se débrouille en faisant la queue dans les magasins, beaucoup buvant pour oublier les contraintes d'une société de répression et de pénurie où rien n'est possible si l'on n'a pas de relations dans le parti communiste. Intrigues amoureuses, mariages, naissances, décès, violences, tristesse, mais aussi petites et grandes joies d'une vie sans avenir et régie par un moralisme étouffant, les années passent, tout cela tenant tant bien que mal jusqu'au jour terrifiant où, quelque trente ans plus tard, le système s'effondre avec la perestroïka et cède la place à une Russie de l'enrichissement effréné de certains et de la misère de beaucoup. Tel est, dans la grande tradition de Rybakov et d'Axionov, le sujet de cette énorme saga qui permet à Alexandra Marinina de jeter un regard aussi lucide que plein d'espoir sur une société qui se remet difficilement de 70 ans de communisme.