La Poésie
La disparition d’Aimé Césaire, il y a un an, donna lieu à un surprenant concert de louanges médiatiques. Les obsèques nationales qui lui furent rendues, l’empressement aussi unanime que tardif de la classe politique française, où perçait l’aveu d’une certaine mauvaise conscience, tout ceci ne doit pas faire oublier qu’Aimé Césaire fut longtemps tenu à la marge. Homme de colère plutôt que de compromis, il est avant tout l’auteur d’une oeuvre poétique enfiévrée, enchantée, dont les premiers mots résonnent encore avec une violence nue : " Au bout du petit matin.../ Va-t’en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t’en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. " (Cahier d’un retour au pays natal). Sous le titre général La Poésie, cette oeuvre fut rassemblée au Seuil pour la première fois en 1994, puis rééditée en 2006. Elle est à nouveau remise en vente.