De la vie dans son art, de l'art dans sa vie...

Une leçon de vie. Un livre qui fait du bien par sa franchise et sa générosité.
Nina Vidrovitch est peintre. Elle a dix ans de plus qu'Anny. Quand Anny a publié Le Voile Noir et s'est séparée de Bernard Giraudeau, Nina qui vivait à Paris, a été s'installer en Bourgogne avec son mari pour « la dernière ligne droite ». Elles étaient amies sans être intimes mais ces changements dans leurs vies les ont décidées à s'écrire. Toutes les deux sont des « épistolières ».
Dès les premiers échanges, cette correspondance (qui se poursuit encore aujourd'hui) leur est devenue précieuse. Ce sont toutes deux des artistes, attentives et passionnées par leur art - peinture, comédie, écriture - : elles en parlent beaucoup mais de façon très concrète, avec cependant des réflexions générales originales et toujours intelligentes. Mais elles parlent aussi de leurs vies de femmes (les hommes, les enfants, les amis, les chats et les chiens, les jardins, le quotidien : lessive, nourriture, etc.).
Toutes les femmes s'y retrouveront. Elles décrivent et analysent avec beaucoup d'acuité ce qui leur arrive, les hauts et les bas. Chaque lettre touche, amuse, instruit. Car ce sont deux femmes « fortes », dotées d'énergie et de grandes capacités d'indépendance, de générosité, de réactions pour rebondir quand ça ne va pas. Les lire, c'est prendre des leçons de vie. C'est très revigorant. Ni l'une ni l'autre ne sont des « gémisseuses ». Leur franchise est impressionnante. Pour se remonter le moral, elles ne s'envoient jamais des « gentillesses ». Leur amitié et leur confiance leur permettent d'être souvent très rudes l'une avec l'autre. Anny se livre comme jamais, sans complaisance. Plus que jamais elle est attachante.