Le Baiser d'Isabelle
La première greffe du visage, réalisée à Amiens en décembre 2005, racontée ici dans toute sa vérité : celle d'une aventure collective. Il n'est pas question de « miracle de la médecine », mais de dévouement et de savoir-faire, au service d'un geste chirurgical qui aura frappé les imaginations. Le 6 février 2006, lors d'une conférence de presse donnée à l'hôpital d'Amiens, un parterre de journalistes découvre les traits d'une femme de 38 ans, Isabelle Dinoire, la première greffée du visage. Un silence impressionnant accompagnera tout le récit de son drame, l'accident qui l'a défigurée, la morsure de son chien, l'opération de reconstitution faciale tentée et réussie par l'équipe des professeurs Devauchelle et Dubernard. Cette aventure, Noëlle Châtelet a pu se l'approprier parce qu'elle a su créer un lien très personnel avec Isabelle Dinoire. De plus, cela faisait déjà longtemps qu'elle s'intéressait aux recherches du professeur Dubernard, ayant même envisagé un livre sur la greffe de la main dont il fut l'initiateur. Le Baiser d'Isabelle est donc bien autre chose qu'un reportage à sensation, bien davantage qu'un témoignage humain. Dans sa trame complexe, ce livre nous donne à entendre les voix multiples de tous ceux qui ont joué un rôle, petit ou grand, psychologique ou médical, auprès d'Isabelle, depuis le jour de l'accident jusqu'à la résurrection. Mais la voix qui nous accompagne de bout en bout est évidemment celle de cette femme, à l'élocution encore malhabile, et qui ne peut pas tout à fait joindre les lèvres. Ne serait-ce que pour donner un baiser.