La Course au mouton sauvage
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : plus de 60 000 exemplaires vendus, toutes éditions confondues pour ce seul titre, ça vaut bien une petite reprise en broché, non ? D'autant que Belfond nous talonne pour nous arracher cette figure montante de la littérature japonaise. Ami d'un jeune homme surnommé le Rat, un publicitaire assez banal, divorcé, vivant avec une femme dotée de très belles oreilles, voit son univers basculer parce qu'il a publié la photo d'un troupeau d'ovins dans un paysage de montagne. Parmi ces moutons, l'un d'eux aurait pris possession d'un homme pour en faire le Maître d'un immense empire politique et financier d'extrême droite. Or, le Maître se meurt. Menacé des pires représailles, le publicitaire doit retrouver le mouton avant un mois. Ce qui le mène de Tokyo à l'hôtel Dauphin de Sapporo, pour finir au fin fond d'une montagne encore plus au nord de Hokkaido. " Qui irait croire une histoire aussi loufoque ? " dit le Rat à son copain. Justement, dans les livres de Murakami, ce qui compte, ce sont moins les péripéties que les permanences : son amour du jazz, de la musique pop anglo-saxonne, des vieux films américains, de la cuisine (bien arrosée), son humour décalé et cet art inimitable de décrire de manière familière les pires extravagances.