Heureux au jeu
Brillante variation sur l'idée d'une tricherie élevée au rang d'art de vivre et remarquable par sa densité et sa brièveté, Heureux au jeu complète la publication des premiers ouvrages du grand maître du roman policier américain, Lawrence Block (cf. Tuons et créons, c'est l'heure, Mensonges en tout genre, etc.). Tricheur professionnel, William Maynard quitte Chicago avec un pouce disloqué et des incisives abîmées, suite à une arnaque qui a mal tourné. Un dentiste l'introduit alors dans une partie de poker entre amis, chez le riche et retors Murray Rogers, avocat. Joyce, sa femme, qui veut retrouver sa liberté, repère Maynard et, belle comme un coeur, le séduit dans l'instant. Vite éperdus d'amour, les amants concoctent un plan destiné à écarter le mari de la manière la plus légale qui soit. Et la fortune leur sourit, au moins au début, lorsque Rogers se voit inculpé du meurtre du mystérieux - et surtout introuvable - August Milani. Cela dit, Rogers n'est pas idiot et aide beaucoup la chance à tourner, les tourtereaux se retrouvant bientôt dans un pétrin sans nom et, beaucoup plus grave, devant le risque de plus en plus précis d'y laisser leur peau. Le tout se terminera, après de multiples et superbes épisodes de roueries et de tours de cochons, par une partie de gim rummy avec pour enjeu la vie de Maynard en cas de défaite et 50 000 $ et Joyce en cas de victoire.