Journal d'une année noire
Un éditeur donne à J.C., écrivain australien d'origine sud-africaine, l'occasion d'exprimer ses opinions sur des sujets de son choix: musique, sport, pédophilie, servitude volontaire, Machiavel, démocratie, Guantanamo, torture, terrorisme, etc. Par alter ego interposé, J.M. Coetzee jette sur notre monde un regard intransigeant et livre une méditation crépusculaire sur la vieillesse, le déclin des forces créatrices, la mort.
Ralenti par la maladie, il confie la dactylographie de ses essais à une jeune voisine philippine qui l'émoustille. Dotée d'un solide bon sens, celle-ci critique ses idées, discute les textes avec son compagnon, financier peu scrupuleux, et finit par ôter leur tranchant aux opinions arrêtées de l'auteur, inspirant à Senor C une deuxième livraison d'opinions "adoucies". Le texte se dispose sur la page comme une partition sur trois portées pour des voix tantôt en résonance, tantôt en discordance. L'amour-tendresse et la compassion s'offrent en contrepoint de la disgrâce et du désespoir tandis que J.C. s'apprivoise à la mort dans l'admiration de Bach et de Dostoïevski.