Thucydide, la force et le droit. Ce qui fait la Grèce, 3. Séminaires 1984-1985. La création humaine
Ce qui fait la Grèce. Dans son enseignement à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Cornelius Castoriadis a consacré quatre années à la Grèce ancienne, de 1982-1983 à 1985-1986. Thucydide, la force et le droit, qui reprend douze séminaires de 1984-1985, est ainsi le troisième volume « grec » de La Création humaine, édition de l’ensemble des séminaires dont nous assurons la publication.
Dans ce volume, Castoriadis continue de réfléchir sur un thème, naissance en Grèce d’un questionnement interminable sur la vérité et sur la justice, apparition de sociétés se mettant explicitement en question, sur lequel il travaille depuis les années 1970. L’enseignement des années précédentes a été consacré à la double création de la démocratie et de la philosophie, aux racines de l’imaginaire grec dans le monde homérique et la mythologie (1982-1983), puis au phénomène singulier que fut la démocratie athénienne et à ses institutions d’auto-limitation, comme la tragédie (1983-1984). Thucydide en est le prolongement.
L’importance accordée à cet auteur est doublement justifiée : la création d’un récit historique qui est autre chose que l’énumération des hauts faits des rois est partie intégrante de la grande mutation grecque du Ve siècle ; et s’attarder sur Thucydide, c’est aussi revenir sur la polis des Athéniens, telle qu’elle est présentée dans la célèbre Oraison funèbre prononcée par Périclès et que l’historien rapporte au livre II de sa Guerre du Péloponnèse.