Winterreise
Ce virulent monologue, plus intime et politique que jamais, revisite principalement le cycle de vingt-quatre lieder de Schubert intitulé Die Winterreise, d'après des poèmes de Wilhelm Müller. Chaque lied composant ce cycle poético-musical est caractérisé par une figure, un emblème. Jelinek récupère ces figures à son profit et en propose une relecture contemporaine nourrie par une réflexion hyper critique sur le monde moderne, ses déviances, ses perversions, ses constellations : scandales politico-financiers, perversité de l'opinion publique, sexualité médiatisée par internet (affaire de Natascha Kampusch), culte du sport et de la jeunesse. Sur fond d'un paysage délabré ressurgit l'enfance ruinée de l'auteure, l'amour-haine d'une mère dominatrice et la démence du père. Porté par une langue qui bataille contre elle-même, le cycle s'achève sur une réflexion lucide et ironique quant à son propre rôle d'auteure : " Nous ne voulons pas vous écouter, vous, avec vos éternelles vieilles rengaines. Votre assiette est pleine, ça devrait vous suffire. "