Vie et Mort de Paul Gény
Philippe Artières découvre un jour dans le grenier d'une maison de vacances une liasse de documents relatant un drame familial survenu le 12 octobre 1925 à Rome : un de ses grands-oncles, jésuite, meurt assassiné en pleine rue par un soldat fou. Il se porte alors candidat à la Villa Médicis et le voilà in situ, prêt à partir sur les traces infimes qu'a laissées l'assassin, Bambino Marchi, dans une prison, un hôpital, des archives et des dossiers médicaux. Le narrateur invente des voix pour faire revivre cet hommes et d'autres anonymes, et va jusqu'à enfiler une soutane, entrant ainsi dans le personnage de son aïeul dans les rues de Rome, assistant à des messes, se plongeant dans les querelles jésuites de l'époque, et surtout se glissant dans la folie de l'assassin. Philippe Artières agence les fragments de cet épisode familial en reconstituant les instants de cet événement traumatique replacé dans son cadre historique (l'Italie fasciste des années 1920-1930). Il devient le biographe romancier de ces passants du passé car les archives ne sont pas toujours celles qu'on croit, ni forcément définitives.