Les Officines. Trente ans de barbouzeries chiraquiennes
La multiplication des scandales politiques ces dernières années s'est accompagnée d'un soupçon récurrent sur la nature et le lieu du vrai pouvoir. La presse a évoqué à maintes reprises cette basse police politique en dénonçant les officines, ces cabinets noirs, sans pour autant lever le mystère sur cette réalité. Qu'est-ce qu'une officine ? Informelle et variable, une officine dissimule par principe et nécessité sa véritable activité. Elle se cache dans les replis les plus ordinaires d'une société commerciale ou de relations publiques, d'une association ou n'est qu'un point de ralliement comme un simple appartement. Elle peut se loger dans un service public ou même s'articuler autour d'un seul homme. Que font ces officines? Elles servent aux basses oeuvres de la politique, en se livrant à des chantages, des manipulations, des intoxications ainsi qu'à des opérations de déstabilisation ou de dénigrement. Elles fabriquent des lettres (dénonciations fiscales par exemple), des pamphlets anonymes ou encore de vrais-faux casiers judiciaires afin de nuire. En politique comme en affaire, tous les coups sont désormais permis. Frédéric Charpier a mené une longue enquête, recueilli de nombreux témoignages et consulté une quantité incalculable de documents (dont les 2400 pages des fameux "carnets Bertrand") pour tenter de lever le voile sur les coulisses occultes des années Chirac, du réseau de barbouzes orchestré par Jacques Foccard jusqu'aux méandres de l'affaire Clearstream.