La part inventée
« Le passé est un jouet cassé que chacun répare comme il l'entend ».
À travers l'image d'un jouet mécanique, un petit homme en fer-blanc qui recule au lieu d'avancer, Rodrigo Fresán s'aventure dans la tête d'un écrivain, cet être condamné à se projeter dans le passé et à transformer les personnages réels en personnes imaginaires. L'Écrivain a connu un certain succès autrefois, mais sentant qu'il n'a plus sa place dans le monde littéraire d'aujourd'hui, il décide de raconter sa propre histoire : son enfance, sur la plage de Canciones Tristes où il manque de se noyer tandis que ses parents lisent chacun de leur côté une traduction différente de Tendre est la nuit, mais aussi les aventures de sa soeur folle au pays d'Abracadabra, fief de la dynastie des Karma, et celles du Garçon qui rêve de devenir écrivain avant d'être ravalé au rang de personnage secondaire répétant à l'infini les mêmes paroles d'adieu sur les marches d'un musée. Quelles sont la part véridique et la part inventée de ces récits envoûtants ? L'une et l'autre se confondent car c'est dans la littérature que se trouve la vérité du monde.