Un promeneur solitaire dans la foule
Armé d’un crayon, d’un carnet, de ciseaux et d’un enregistreur, Antonio Muñoz Molina marche dans Paris, New York, Madrid, Lisbonne, comme l’ont fait avant lui De Quincey, Poe, Baudelaire, Benjamin, Pessoa. Les pages s’écoulent au rythme de la vie, reflet de ce qu'il voit et entend : affiches, publicités, bouts de papier, bruits de la rue, du métro, des cafés, enregistrés avec son téléphone. Face à ces « déchets » de notre civilisation, l’art et la littérature sont là, bouées de sauvetage pour la réflexion et la pensée humaine. « Le grand poème de ce siècle, ne pourra être écrit qu’avec des matériaux de rebut. »
Cette tentation de tout écrire, ce que l’on a vécu, écouté, rêvé, souffert, aimé ou lu, de rendre compte de la beauté du monde, est soutenue par la merveilleuse érudition de l’auteur. Antonio Muñoz Molina nous invite, d’une voix profondément ancrée dans le moment présent, à regarder et à écouter d’une autre façon.