Cette chose étrange en moi: La vie, les aventures, les rêves du marchand de boza Mevlut Karatas et l'histoire de ses amis et Tableau de la vie à ... vue par les yeux de nombreux personnages
Depuis l'âge de douze ans, Mevlut parcourt les rues d'Istanbul pour vendre du yaourt et de la boza, cette boisson fermentée traditionnelle prisée des Stambouliotes, notamment parce qu'on peut prétendre qu'elle ne contient pas d'alcool. Comme tant d'autres villageois anatoliens arrivés à la fin des années soixante, son père a construit sans permis une petite maison à flanc de colline, dans les faubourgs de la ville, en espérant un jour devenir propriétaire du terrain.La population d'Istanbul enfle et s'enrichit rapidement, le raki détrône la boza, les petits trafics remplacent le code d'honneur. Mais tandis que ses amis agrandissent leurs maisons, suivent leurs affaires et se marient, « cette chose étrange », ce sentiment de ne pas vivre à la bonne époque ni au bon endroit, tourne chez Mevlut à l'obsession. Toute sa vie, il arpentera les rues comme marchand ambulant, point mobile et privilégié pour saisir un monde en pleine transformation : Istanbul, métropole bigarrée, cosmopolite et que n'épargnent pas les conflits politiques, compte moins de deux millions d'habitants quand Mevlut s'y installe. À la fin du roman, en 2012, elle atteint les quinze millions.À travers le kaléidoscope des voix de ces nouveaux venus, Orhan Pamuk révèle des scènes pleines de vie et d'envies, des arrangements familiaux et politiques, de petites et de grandes passions, pour décrire l'émergence de la fascinante mégapole qu'est aujourd'hui Istanbul. Certainement le roman le plus attachant du Prix Nobel turc à ce jour, Cette chose étrange en moi peut être considéré à la fois comme une déclaration d'amour aux habitants de sa ville natale venus de chaque coin du pays pour y construire leur existence, mais également comme le portrait poignant d'un homme déterminé à être heureux.