Croire au merveilleux
César, dans ce livre, ne va pas très bien, comme le monde qui l'entoure. Il a perdu la femme qu'il aimait et il n'arrive pas à vivre sans elle, malgré la présence de l'enfant qu'ils ont eu ensemble, mais dont il se dit qu'il n'arrivera pas à le rendre heureux, à être un père pour lui. César capitule. Il a décidé d'en finir. Or, étrangement, au moment même où il vacille, après avoir pris quelques médicaments savamment dosés, quelqu'un frappe à la porte. C'est une jeune femme, sa nouvelle voisine, qu'il n'avait jamais vue. Une jeune femme avec un accent grec. Une jeune femme que sa bibliothèque remplie d'auteurs de la littérature grecque classique semble beaucoup intéresser. Elle est toute jeune, beaucoup plus que lui, elle fait des études d'architecture à Paris, un Paris qui reflète le chaos du monde, un Paris meurtri, comme César, qu'elle va peu à peu tirer de sa tristesse par sa conversation, par son écoute, attentive, prévenante, juste à côté... Et puis peu à peu, César va découvrir au sujet de cette voisine, à laquelle il s'attache, et de son frère, une certaine étrangeté, un mystère qui se fait jour et dont se révèlent les différentes dimensions.
Ce roman est l'histoire d'un homme sauvé par l'enfance. Doublement, son enfance à lui, et celle de son fils. Dans Plonger, avec lequel ce livre communique, cet enfant venait de naître.
Ici on le voit un peu plus grand, seul avec son père, et c'est aussi l'histoire de la façon dont ils vont pouvoir se connaître l'un et l'autre. L'histoire d'un veuf qui réapprend à redevenir père, aidé, sans s'en rendre compte, par cette jeune femme étrange à laquelle il s'attache, et qui le reconnecte à la vie tout en, paradoxalement, se refusant à lui.
Ce livre est une forme de conte, de conte moderne, branché sur notre monde chaotique. Un conte où il est question, comme dans le livre précèdent, de la transmission, transmission de la culture que les générations antérieures nous ont léguée, et qu'on essaie de donner à celles qui nous succéderont.