Le moment fraternité
"Une vie à la première personne du singulier est une vie mutilée, et si l'ordre des tribus est mortifère, quelque chose en nous refuse l'appartenance-zéro, et recherche d'autres communions que celles du sang, du terroir et de la couleur de peau, auxquelles ramène, par dépit, l'invocation d'un droit qui se dit universel, mais reste substantiel. Il y a des nous sans fraternité, mais il n'y a pas de fraternité sans nous, et c'est l'énigme des appartenances qu'il nous faudra d'abord élucider, pour arracher les lourds secrets à ce mot-valise, ce mot-relique, ce mot-épave. En simple artisan médiologue, pour deviner comment ça se tisse, un groupe d'affinités, et comment ça se détériore, au fil des ans. (R. D.)