Le rendez-vous de Saigon
« Le rendez-vous de Saigon », c’est le titre du grand livre qu’Yvan Audouard, à la fin de sa vie, rêvait de pouvoir écrire.
Il en parlait à son fils Antoine comme de l’oeuvre qui romprait avec une succession de romans secondaires (soixante ou soixante-dix en tout) égrenés tout au long d’une vie de jouisseur dilettante. Parvenu à l’âge adulte, celui où l’on cesse de faire des reproches à ses parents, Antoine Audouard se réconcilie avec ce vieux Provençal qu’il eut parfois, de son vivant, tant de mal à supporter, malgré la profonde affection qui les unissait. Au fil d’un récit très touchant, il dessine le portrait d’un homme charmeur et insaisissable, amateur de bonne chère et d’alcool, plus soucieux de plaire à ses lecteurs (et à ceux du Canard enchaîné où il officia pendant 25 ans) qu’à ses propres enfants. Plein d’un humour vif et d’une gentillesse qui désamorçaient les reproches, il fut l’ami de Blondin (parrain d’Antoine, qui porte son prénom) et de nombreux écrivains.
Antoine Audouard raconte comment les relations entre lui et son père, souvent tendues, voire amères, se firent plus paisibles et plus tendres lorsque la fin approcha. Il excelle à rendre les détails de cette relation, avec ses nuances et ses non-dits qui la rendent très touchante et lui donnent un sens.