Où en est la nuit
Frédéric, journaliste, se retrouve coincé quelques jours dans une oasis à la frontière entre l’Ethiopie et la Somalie, où se déroulent des combats. Là, il partage quelque temps la vie des bédouins et des soldats, en attendant de pouvoir rejoindre Addis-Abeba.
Frédéric, passionné de sport, va faire dans ce désert secoué par les tirs d’obus la connaissance d’Ayanleh Makeda, une légende vivante de la course à pied. Marathonien surdoué, enrôlé dans une équipe d’athlètes d’élite montée par un magnat kazakh, Ayanleh a gagné deux médailles d’or aux Jeux Olympiques, et aucun adversaire ne semblait à sa hauteur ; mais aux JO de Pékin, un contrôle antidopage positif a mis fin à sa carrière.
Ayanleh est désormais soldat, il évite de parler du passé. Fasciné par la personnalité taciturne et noble de l’ancien coureur, incompatible avec la figure d’un tricheur, Frédéric va tenter de percer le mystère qui l’entoure…
Jean Hatzfeld parle remarquablement du sport, dont Ayanleh Makeda incarne les vertus les plus hautes : non pas le courage et la force, mais une sorte de grâce, une tension vers un au-delà du corps qui confère à l’être tout entier une élégance mystérieuse. Le récit est basé sur de longs dialogues qui dévoilent progressivement les subtilités de ce monde, mais aussi les spécificités des mentalités africaines et du parler des Africains francophones.
On se laisse captiver par les divers personnages, notamment par Frédéric, qui à travers le récit de sa quête nous fait connaître de l’intérieur, avec sensibilité et justesse, son métier de grand reporter.