Terrorisme et mondialisation: Approches historiques
Ce livre tente d'ériger le terrorisme en objet d'étude à part entière dans le cadre de l'histoire des relations internationales. Ce n'est pas une histoire du terrorisme en tant que telle, mais une étude critique sur les liens intrinsèques entre terrorisme et mondialisation depuis le milieu du xixe siècle jusqu'à nos jours.
Le recours au temps long et à l'analyse comparée montre qu'au-delà de leurs différences formelles les terrorismes ressortissent à trois grandes familles : le terrorisme d'inspiration révolutionnaire, comme les terrorismes anarchiste originel ou d'extrême gauche des années 1970-1980 ; le terrorisme ethnonationaliste, initialement en Europe centrale et dans les Balkans, puis étendu au monde entier dans le contexte de la décolonisation ; le terrorisme identitaire, souvent issu du précédent, depuis le Ku Klux Klan jusqu'aux Black Panthers en passant par les Loups gris, et dont fait également partie le terrorisme islamiste contemporain.
Apparus dans la seconde moitié du xixe siècle, ces terrorismes se caractérisent dès l'origine par leurs dimensions tout à la fois internationales, transnationales et globales. Il est donc illusoire d'imaginer que le terrorisme international serait passé peu à peu de l'une à l'autre de ces dimensions. Ce qui le caractérise d'emblée, c'est sa capacité à jouer sur des échelles différentes.
Depuis la première Conférence internationale contre le terrorisme anarchiste, en 1898, les États ont tenté sans succès de s'unir pour endiguer la menace terroriste. Jusqu'à aujourd'hui, ils paraissent incapables de dépasser leurs intérêts individuels pour parvenir ne serait-ce qu'à donner une définition commune du terrorisme. Quant à le combattre.
Jenny Raflik est maître de conférences habilité à diriger des recherches en histoire contemporaine à l'université de Cergy-Pontoise et auditrice à l'Institut des hautes études de Défense nationale.