Correspondance: (1929-1939)
Entre Léon Trotsky et sa compagne Natalia, d'une part, les Rosmer, Marguerite et Alfred, militants français, de l'autre, qui se sont connus pendant la guerre dans le noyau internationaliste de La Vie ouvrière à Paris, est née une amitié qui saura parvenir à surmonter les obstacles accumulés par les oppositions de caractère et les divergences politiques. C'est tout naturellement que Trotsky, expulsé d'U.R.S.S. en 1929, se tourne vers ces amis-là, dont il attend qu'ils l'aident à construire l'Opposition de gauche internationale, instrument de sa lutte pour redresser l'Internationale communiste dévoyée par Staline. Visite des Rosmer en Turquie, correspondance serrée. La rupture survient en moins de deux ans : problème politique de fond, selon Trostky, question de personnes, assurent les Rosmer. Le silence s'installe entre eux. Pourtant, en 1936, quand éclate la révolution espagnole et quand Staline fait comparaître à Moscou devant les bourreaux les vieux-bolcheviks compagnons de Lénine qui s'accusent et accusent Trotsky des pires crimes, le contact est repris tout naturellement entre ces camarades du même bord. Alfred Rosmer redevient l'un des correspondants de Trotsky en même temps qu'un des piliers de l'enquête internationale sur les procès de Moscou. La correspondance s'arrête quand les Rosmer arrivent à New York, en route pour le Mexique : ils seront les derniers hôtes des Trotsky.