La part animale
« Ce roman traite de l'animalité. Il est en partie autobiographique. Il m'a donc semblé honnête de laisser ici la poésie jouer son rôle ; le rôle qu'elle tenait jadis lorsque je découvrais les yeux des bêtes. D'ordinaire l'animalité n'est considérée que sous l'angle de la morale ou sous l'angle plus réducteur de la psychanalyse. Je pense que ces deux voies sont l'une et l'autre des impasses. Mon personnage finit par préférer la part animale qui affleure en lui ; et par aimer, par jalouser la part de divin qu'il pressent chez les animaux. Cette conscience-là, cette acceptation aurait pu, poussée à ses limites extrêmes, le projeter vers le pouvoir, vers la sagesse, ou bien encore vers la poésie. Rien de tout cela ne m'est arrivé. Pourtant Rilke est resté présent. Et les dindons aussi. Tout comme le désir de parler. » Yves Bichet.