La Corse
Kyrnos, Kallistè, Corsica : autant de noms ; autant d'îles. -Les Corses eux-mêmes savent-ils bien quelle image de leur île sous-tend leurs rêves ? L'île de Beauté, faite de paysages uniques ? L'île des révoltes, toujours assaillie, jamais vaincue - et quand bien même, jamais dominée ? Cette terre de liberté qui n'en a jamais vraiment joui - qu'elle subisse le joug romain, maure, pisan, génois ou français - et qui, s'identifie à des héros défaits, de Sampiero Corso à Pascal Paoli, donne du fil à retordre à la République depuis plus de deux siècles. Elle n'est pas avare de la souffrance des autres, elle n'est pas chiche de son propre sangs La Corse souffre de dédoublement de personnalité - et aucun de ses masques n'est vraiment authentique. Jouant un jour la tradition, revendiquant le lendemain son droit à la modernité, repoussant la France et attendant souvent tout d'elle, la Corse séduit et exaspère. Le temps est venu de déconstruire les légendes, d'ôter les masques. Suivre pas à pas l'histoire de la Corse, comme le fait ici Jean-Paul Brighelli, c'est entrer dans l'un des plus formidables chantiers de mythes que l'Histoire ait en un jour la fantaisie d'ouvrir.