Quelque chose à déclarer
D'où vient votre amour de la France, monsieur Barnes ? Oh, ais-je coutume de répondre, mes parents enseignaient tous les deux le français ; j'allais en vacances en France avec eux ; j'ai enseigné pendant un an dans un collège catholique à Rennes (où mon conservatisme culinaire s'effrita) ; mon écrivain préféré est Flaubert ; beaucoup de mes points de référence intellectuels sont français et ainsi de suite. Cela fait l'affaire comme réponse, mais c'est trop " lisse " pour être véridique... La véritable déclaration d'amour de Julian Bannes pour la France voici, au fil de dix-sept chapitres plus succulents les uns que les autres, qui se dégustent lentement pour prolonger le plaisir. C'est un amour indéfectible qui touche à tous les domaines : la cuisine (même si au début les tomates à la vinaigrette, cela a été dur, ainsi que le rosbif vraiment saignant) ; le sport (fan du Tour de France Barnes est allé sur le mont Ventoux, en mémoire du pauvre Tom Simpson) ; la chanson (quand on aime Brel, c'est pour la vie) la peinture (voir entre autres les superbes piges sur Courbet) ; le cinéma (Truffaut ou Godard faut-il choisir ?) et bien sûr, la littérature : Flaubert toujours, George Sand, Mallarmé, Baudelaire... Et tant d'autres, artistes, intellectuels, paysans, dont Julian Barnes adore parler avec tendresse et humour.