Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère...: Un cas de parricide au XIXᵉ siècle
Complainte à ce sujet. Air : du chien fidèle.
Si dans les fastes de mémoire
L'on inscrit des guerriers fameux,
De quelques brigands dans l'histoire,
On conserve les noms affreux ;
Celui du jeune Pierre Rivière,
Dont je vais vous tracer les forfaits,
En horreur à la terre entière,
Y figurera pour jamais.
A peine à sa vingtième année,
De sa mère, il trancha les jours
Et de sa sœur infortunée
De la vie arrêta le cours.
Sa pauvre mère était enceinte
Quand il commit l'assassinat,
En entendant cette complainte,
Chacun d'entre vous frémira.
Demain pour le labourage,
Rivière refuse de partir ;
Son père fut seul à l'ouvrage,
Hélas ! qu'il dût s'en repentir.
Resté seul avec sa famille,
Il saisit le fatal couteau
Bientôt dans ses mains l'acier brille,
Et de sa mère il est le bourreau.
Les victimes respirent encore.
Lorsque poussé par son malheur,
Son frère, à peine à son aurore,
Vient au devant du malfaiteur ;
Armé de sa hache meurtrière,
Bientôt il l'étend à ses pieds
Grand Dieu ! toi qui créa la terre,
Tu puniras le meurtrier.