La honte
Omar Khayyam Shakil a trois mères, trois soeurs, qui manifestent en même temps les symptômes de la grossesse. Dans l’éducation très étrange qu’elles vont lui donner avec le lait de leurs six seins, elles lui apprendront à ne jamais connaître la honte. Mais peut-on s’étonner de ces merveilles puisque cela se passe dans le Pakistan d’aujourd’hui (ou peut-être un Pakistan de fiction qui n’est pas tout à fait vrai lui non plus). Pourtant, Omar Khayyarn Shakil n’est pas à la hauteur de son destin. Il le dit lui-même, sans honte : "je suis un marginal. D’autres ont tenu les premiers rôles dans l’histoire de ma vie." Il y a tout d’abord les deux héros nationaux qui prennent le pouvoir tour à tour : Raza Hyder et Iskander Harappa. L’immigrant et l’indigène, le militaire et le civil, le pieux et le mécréant. L’un fera pendre l’autre, sans honte. Il y a aussi les grandes dames : Rani, l’épouse de Harappa, qui brode des châles magiques ; sa fille Arj umand, connue sous le sobriquet de Vierge-à-culotte-de-fer ; Bilquis, l’épouse de Hyder qui a peur du vent ; et surtout sa fille Sufiya Zinobia l’idiote, qu’Omar Khayyam épousera, sans honte. Dans cette saga familiale et nationale, où les coups d’Etat succèdent aux mariages scandaleux, l’hypnotisme et le somnambulisme jouent un rôle déterminant. Et comme toujours, les choses du sexe viennent tout compliquer. Mais pendant ce temps, une Bête parcourt les campagnes et arrache la tête de ceux qu’elle rencontre. Une Bête qui s’approche inexorablement. La Honte est un roman qui prend des allures de conte de fées, de satire politique et de farce burlesque.