Rhésus
Un singe qui entre clandestinement dans une maison de retraite (cela s'est vu, je l'atteste), des vieux qui s'attachent, des forces de police incapables de récupérer la bête, le scandale public, les familles mécontentes, et le parfum de la joie qui monte avec celui du sang. Et le désir, et l'amour, intacts, au bord même de la mort. Qu'est donc Rhésus ? Bonobo ou Jésus nouveau ? Animal politique ou homme dénaturé ? Combattant ou baiseur ? Résistant ou passeur ? Dans l'Iliade, il apparaît sous les traits du sauveur promis à Troie, il est ce roi guerrier mort trop tôt pour combattre : une ruse d'Ulysse de plus. Même là, aux origines de tout, il est passé presque inaperçu. Saura-t-on cette fois le reconnaître ? l'histoire, en apparence, est celle d'un naufrage : la vieillesse. Le décor, un manoir transformé en maison de retraite. Rhésus déboule sans crier gare et vous aspire dans une autre dimension, un peu comme le lapin de Lewis Carroll. Sauf que lui est un bonobo polysexuel. D'une drôlerie délirante, le premier livre d'Héléna Marienské explose toutes les croyances du roman contemporain.