Les Serpents
Le jeune instituteur Albin Leblanc vit doucement près de sa mère jusqu'au jour où les gendarmes lui apportent, sous pli cacheté, son ordre de rappel pour l'Algérie, que ravage la guerre. Albin, soudain, s'éveille aux réalités. Il passe par un camp d'instruction près de Marseille, embarque, gagne Alger, puis Tizi-Ouzou, en compagnie de deux mille hommes, avant d'affronter un ennemi invisible, embusqué dans un paysage noir de soleil.
Récit dépouillé jusqu'à l'os, expérience cruelle d'un très jeune homme qui se borne à relater les faits, sans jamais les commenter. Mais l'horreur est là, à chaque page, du côté de l'allié comme du côté de l'ennemi. L'amitié engendre la folie; la fidélité, la torture. Jusqu'où peut aller la trahison? Jusqu'où la pitié? Le roman de Bourgeade nous entraîne vers des dilemmes quasi insolubles, dans un réel précis, écrasé de lumière, de carnages, de compassion.