L'heure de la sensation vraie
Gregor Keuschnig, attaché de presse à l'ambassade d'Autriche à Paris, rêve qu'il a assassiné une vieille femme. D'un seul coup, au réveil, il sent qu'il ne fait plus partie de rien. Etranger au monde qu'il considère soudain comme pseudo-réel, il s'attache alors, pour le récupérer, à l'observer avec une scrupuleuse attention et à dresser un inventaire maniaque des lieux et des faits. Durant deux jours et une nuit, il arpente Paris et regarde, comme pour la première fois, les rues et l'agencement de son propre domicile, ses collègues et les convives d'un dîner, sa maîtresse Béatrice. Il s'accroche autant à des détails - un bruit, une odeur - qu'à des événements ordinairement marquants - telles la rupture avec sa femme Stéfanie ou la disparition de sa petite fille Agnès. Et le monde lui apparaît bientôt dans sa réalité profuse et secrète. Après le rêve, l'heure angoissée du réveil était donc celle de la sensation vraie.