L'Amant du poivre d'âne
Pierre Magnan nous conte ici sa petite enfance, d'aussi loin que ses souvenirs reviennent, et à leur gré, entre 1925 et 1931. Il naît dans les Alpes-de-Haute-Provence - le cadre de l'essentiel de ses romans -, à Manosque. À l'époque, le village compte 3 500 habitants. La plupart vivent de la terre. Chaque foyer a sa bête de somme - âne, cheval ou mulet - et une charrette ; on parle le patois. Les tantes, les oncles, les amis proches, l'inoubliable Marie Priape, les voisins... de ces gens de Manosque, Magnan brosse de savoureux portraits, truculents, tendres, et toute la vie du village est recréée. Non sans nostalgie, toutefois : car Magnan se rappelle avoir vu les anciennes structures, que ses ancêtres croyaient éternelles, se transformer ou disparaître, en même temps que la langue provençale, les bêtes de somme, et l'odeur pourtant tenace, associée à l'enfance, du poivre d'âne.