L'armoire
Focker, habitant de Berlin-Est, veut fuir à l'Ouest par les égouts. Comme son seul bien est une armoire de famille dont il ne veut pas se séparer, il la découpe en menus morceaux et la mange avant de partir. Passé à l'Ouest, il raconte son histoire à Neckar, journaliste à la télévision, qui comprend aussitôt le parti qu'on peut tirer d'une telle aventure. L'armoire mangée devient le symbole de la liberté. Mondovision, journaux, tournées internationales, autant de fabuleux contrats pour l'humble Focker, saisi à présent dans un autre étau, celui d'un capitalisme forcené qui rappelle violemment son contraire. Dix ans après, au cours d'une conférence dans une petite ville du Texas, un simple paysan met Focker au défi de prouver qu'il a véritablement mangé l'armoire. Focker avait bien possédé cette preuve, mais, les années passant, cette preuve ne vaut plus rien. Focker est arrêté, puis relâché sous condition. Une dernière question, pourtant, se pose à lui : continuera-t-il à trahir à l'Ouest, ou reviendra-t-il trahir chez lui ? Ce récit politique est aussi une fable, dont la morale, amère, peut frapper la conscience de tous les hommes, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs.