Journal des années noires: (1940-1944)
«17 juin 1940 Voilà, c’est fini. Un vieil homme qui n’a plus même la voix d’un homme nous a signifié à midi trente que cette nuit il avait demandé la paix. Je pense à toute la jeunesse. Il était cruel de la voir partir à la guerre. Mais est-il moins cruel de la contraindre à vivre dans un pays déshonoré ? Je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais qu’ils ne sont pas non plus faits pour la servitude.» Jean Guéhenno a tenu ici le «journal de nos communes misères» sous l'Occupation, d’un côté en simple témoin, qui n’était pas «dans le secret des dieux», de l’autre en professeur de liberté. S’agit-il d’une lointaine histoire qui ne peut plus rien nous dire ou d’«événements qui resteront jeunes» ? Le livre est dédié à ceux de ses anciens élèves qui se sont engagés à mourir pour que revive la liberté.