La cache
« J'évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. A chaque tour, je découvre une nouvelle pièce. En guise d'indice, je dispose à ce stade d'une clé, d'un frigo à moitié vide, d'un samovar et d'une sonnette. Je ne suis pas en présence d'un meurtre, mais d'une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? » C'est l'histoire d'une famille d'exception à travers le prisme de l'appartement où ils ont vécu cloîtrés. Chaque pièce raconte une histoire faite de peur, d'exil, une histoire de survie et de résilience. Étienne, juif d'Odessa, le grand-père du narrateur, et Marie-Élise, qui sentent l'étau se resserrer sous l'Occupation. Étienne est médecin hospitalier à Saint-Antoine. Son statut d'ancien combattant le protège des lois édictées par Vichy qui interdisent aux Juifs d'être membres d'une administration publique. Mais à partir d'août 1941, il ne peut plus consulter, même à domicile.
Marie-Élise, handicapée par la polio, se déplace aidée de deux de ses enfants, Anne et JeanÉlie.
La famille est littéralement soudée et a peur de tout. En 1942, devant le risque de rafle, le divorce est prononcé. Pour tous, Étienne disparaît. Il quitte femme et enfants. Il est en réalité dans une cache à deux pas du lit conjugal, sous le plancher, où il vivra pendant deux ans. Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français doit s'abriter des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l'héritage de la peur, mais aussi de l'excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d'ombre qui aurait pu tout engloutir ?