Idylle au désert : Et autres nouvelles
Un bon tiers des nouvelles de ce recueil sont des textes de jeunesse (c'est-à-dire d'avant le premier roman, Monnaie de singe) : la plus longue, « Portrait d'Elmer », est même une version courte tirée par l'auteur vers 1935 d'un véritable « roman de formation » inachevé, datant du premier et décisif séjour à Paris, en 1925, et intitulé Elmer.
Le caractère autobiographique de certaines de ces nouvelles ne fait guère de doute. Mais ce n'est pas seulement parce que, contrairement aux grandes œuvres des années trente, on voit encore ici Faulkner se raconter, que ces nouvelles nous intéressent. C'est peut-être surtout parce que notre lecture nécessairement rétrospective de ces œuvres de jeunesse nous permet de discerner le pire dans le meilleur, nous obligeant même à nous poser la question : malgré quels défauts, ou même de quels défauts, devaient naître les qualités ?
C'est dans l'atelier de l'artiste que nous sommes invités. Ou plutôt, c'est un petit musée privé que constituent ces vingt-cinq textes qui disent tous quelque chose sur le travail d'un écrivain qui fut l'un des plus grands du siècle.