Contributions à la philosophie de la Renaissance / Itinéraire italien
Mircea Eliade avait vingt et un ans. Ne fût-ce que par son sujet, sa thèse de maîtrise annonçait déjà son devenir : l'étude de l'universalité humaine - unité dans la diversité. il se lançait à corps perdu dans la culture, avec une fougue juvénile qui sacrifiait parfois le jugement à la passion.
Il alla faire sa quête de la renaissance dans l'Italie des années vingt de notre vingtième siècle. et il nous donna des " croquis de voyage " ou, qu'il s'agisse de Venise ou de Florence, de Naples ou de Rome, on est frappé par la modernité de la relation.
Moeurs des habitants ou des touristes, état des maisons ou des monuments, il n'y a guère eu de changements. plus de soixante ans après, le " guide Eliade " garde sa validité. sur l'Italie, le temps s'use les dents.
Le ton d'Eliade est souvent mordant, malicieux, par exemple quand il croque l'éternel touriste bruyant ou le non moins éternel mâle italien plastronnant. mais il y a d'abord toutes ces pages qui sont autant de déclarations d'amour aux beautés de l'Italie, dues à la nature pour une bonne part, mais surtout au génie de l'homme, d'hier comme d'aujourd'hui, à sa pensée créatrice.